Le Chili compte 145 000 hectares de vignobles plantés du 27ème parallèle au 40ème parallèle de latitude sud. 70 % de sa production est située dans les vallées du Maule, de Curicó et de Colchagua (à 250 km au sud de Santiago) et 89 % de ses vignobles sont cultivés sous irrigation.
La saison 2021 a été marquée par des précipitations plus importantes qu’en 2020 au moment de la véraison et par des gelées d’août à octobre qui ont principalement affecté les variétés telles que le Chardonnay et le Pinot noir, destinées aux vins de base pour l’élaboration des vins pétillants.
Cette année, les températures maximales ont été modérées, inférieures à la moyenne annuelle dans toutes les régions, avec des journées froides et nuageuses qui se sont traduites par une maturation très lente. Elle a également été marquée par quelques foyers de Botrytis et des nécroses des grappes dues à un problème nutritionnel, ainsi que par des attaques d’eudémis de la vigne (Lobesia botrana) causant des dégâts plus importants que les années précédentes.
Malgré ces aspects climatologiques et phytosanitaires, la production a été supérieure à celle de l’année précédente d’environ 15 %, atteignant son niveau moyen ces dernières années. En général, la qualité a été bonne, avec un bon équilibre de l’acidité et un plus faible taux d’alcool dû à une maturation lente. Cela a également amélioré la qualité des tannins des vins rouges.
Les variétés de blancs, principalement le Sauvignon blanc, ont été les plus touchées par les précipitations excessives au début de la vendange.
En ce qui concerne les vins rouges, dont le Cabernet Sauvignon, qui représente 30 % de la production de raisins au Chili, des vins très équilibrés ont été obtenus, avec une bonne typicité du cépage et un très bon temps de garde. Quant au Carmenere, le cépage phare qui représente 10 % de la production, il a maturé 30 jours après la date moyenne et a donné des vins de grande concentration, avec une belle couleur et des tannins structurés.
En général, même en tenant compte des complications pendant la vendange dues aux pluies, il a été possible de produire des vins frais conservant la typicité des cépages.
Les vins du sud du pays se distinguent, là où se pratique la viticulture pluviale et où l’on constate un grand développement de cépages non-traditionnels comme le Cinsault, le Carignan, le Moscateles et le País, qui commencent à être plus présents sur les marchés internationaux.
L’Argentine compte 215 000 hectares de vignobles répartis sur une superficie de 3 500 km du nord au sud et de la cordillère des Andes à l’océan Atlantique.
En 2021, 22 millions de tonnes de raisins ont été récoltés, et 16,4 millions d’hectolitres de vin et 4,13 millions d’hectolitres de moût ou de jus de raisin ont été produits dans les 863 établissements vinicoles enregistrés dans tout le pays.
La plus grande province productrice est Mendoza (centre-ouest du pays), qui représente 75 à 80 % de la production nationale totale. Les principales variétés de raisins blancs cultivées sont le Torrontés, le Pedro Ximénez et le Chardonnay. Pour les raisins rouges, il s’agit entre autres du Bonarda, du Cabernet Sauvignon et du Malbec, le cépage phare.
La production viticole 2021 a été caractérisée par un hiver sec avec d’abondantes chutes de neige et un printemps frais, avec des précipitations plus importantes que d’habitude, ce qui a rallongé le cycle végétatif, avec une vendange allant de février à avril, sans problèmes phytosanitaires.
Les caractéristiques climatiques de la véraison à la maturation des raisins ont contribué à une très bonne vendange avec des vins frais, expressifs et une belle concentration de couleur, un taux élevé de polyphénols totaux, et une très bonne charpente. Des vins blancs avec une bonne intensité aromatique et préservant la typicité du cépage. La teneur moyenne en alcool des vins de l’année était de 12,7 °GL.
Il existe une tendance grandissante pour obtenir des vins avec une belle expression fruitée et moins ou non boisée. La production et la consommation de vins rosés augmentent également chaque année.
Le Brésil compte deux importantes régions viticoles : la Sierra Gaucha traditionnelle, au sud de l’état du Rio Grande Do Sul, qui représente 90% de la production de raisins, et Petrolina, dans le nord-est du Brésil, où l’on atteint jusqu’à deux vendanges et demie.
La viticulture brésilienne varie fortement en fonction du climat et du régime des pluies, qui atteint 2 000 mm par an, de sorte que dans les années à pluies modérées comme celle en cours, il est possible d’atteindre 102 Mkg de raisins de cuve et environ 403 MKg de raisins hybrides, dont 100 à 200 MKg sont également destinés à la production de vins.
La présence de pathogènes tels que le botrytis et l’oïdium est normale dans la région et nécessite de pratiquer des traitements réguliers.
La production 2021 a été caractérisée par des pluies peu abondantes pendant la période de floraison (entre septembre et novembre, selon la région et l’altitude), ce qui a donné des jus sains et de qualité œnologique supérieure.
En raison de la pandémie, la période des vendanges a été raccourcie, ce qui a provoqué un encombrement dans les établissements vinicoles, qui devaient recevoir une plus grande quantité de raisins en moins de temps. Cependant, un hiver et un printemps secs ainsi qu’un été chaud, ont permis d’obtenir un taux d’alcool moyen entre 10,7 et 11 °GL, pour des cépages comme le Chardonnay et le Pinot Noir, essentiellement destiné à l’un des principaux produits les plus distinctifs du Brésil, les vins pétillants
Les vins obtenus au cours de la saison se caractérisent par leurs arômes d’agrumes et de fleurs, avec des notes fruitées et un volume important, faisant du millésime 2021 un grand cru tant par la quantité que par la qualité.
En Uruguay, la saison a été marquée par des précipitations conformes à la moyenne annuelle, ce qui a permis une faible incidence des ravageurs jusqu’au début des vendanges 2021. À partir de janvier, les précipitations ont augmenté et quelques foyers de Botrytis et de pourriture acide de la grappe sont apparus, mais leur incidence a été modérée à faible.
De février à la première semaine d’avril, la bonne santé des raisins ont permis une récolte de qualité satisfaisante dans l’ensemble. La production de raisins a atteint 99 MKg et celle de vin 74 MLt.
Les principales variétés cultivées sont le Tannat (12 %), le Muscat de Hambourg (9,5 %), l’Ugni blanc (9,5 %), le Merlot et le Cabernet, tous deux avec 11,5> %. Elles ont engendré 38 MLt de vins rouges, 24 MLt de vins blancs, 7 MLt de vins rosés, et pour le reste du jus de raisin et autres sous-produits.
La principale zone de production se trouve dans les environs de Montevideo, où les températures annuelles moyenne basses (les plus basses ces 10 dernières années), ont permis d’obtenir une excellente qualité aromatique des cépages comme le Chardonnay, le Sauvignon blanc et l’Albariño. Pour ce qui est des vins rouges, principalement le cépage Tannat a produit des vins aromatiquement très expressifs, équilibrés en alcools et acidité.
Les régions viticoles du Pérou sont situées sur la côte sud du pays, de Lima à Tacna, bien que le département d’Ica (360 km au sud de Lima), possède 70 % des vignobles et des établissements vinicoles de vin et de Pisco. La grande diversité géographique du pays permet d’avoir des vignobles dans des régions très variées, depuis les déserts proprement dits jusqu’aux nouvelles implantations près de la ville de Cusco, à plus de 2 000 mètres au dessus du niveau de la mer.
Les vendanges se déroulent de janvier, pour les variétés de blancs, à mi-avril ou fin avril pour les variétés de rouges et les tardives.
Les cépages cultivés sont partagés entre les Patrimoniales (Criolla, Quebranta, Mollar, Negra Criolla, Moscateles), principalement pour la production de vins destinés à l’élaboration du Pisco (10 MLt produits en 2020) et les Nobles (Malbec, Tannat, Petit Verdot, Tempranillo, entre autres).
Les variétés patrimoniales, traditionnellement cultivées avec une production élevée et une forte teneur en sucre, sont maintenant utilisées pour élaborer des vins tranquilles, moins alcoolisés (20 à 21 ° Bx), donnant des vins largement accepté sur le marché et qui prennent rapidement de l’expansion.
La production de cépages nobles augmente d’année en année, principalement le cépage Malbec à Ica, où dans certains endroits proches de 2 000 mètres au dessus du niveau de la mer et dans le désert, on obtient des vins de grande qualité, mettant en valeur le caractère fruité et minéral.
La Bolivie concentre l’essentiel de sa production viticole dans le sud-ouest du pays, principalement dans le département de Tarija (75 %), entre 1 600 et 2 600 mètres au dessus du niveau de la mer.
Il existe actuellement 38 exploitations viticoles et 14 distilleries de Singani (distillation de vin, cépage Muscat d’Alexandrie). 14 MLt de vin et 4 MLt de Singani ont été produits en 2021.
Les cépages cultivés sont le Muscat d’Alexandrie, l’Ugni blanc, le Riesling et le Sauvignon blanc pour les vins blancs, et le Tannat, la Syrah, le Cabernet Sauvignon, le Cabernet Franc et le Malbec pour les vins rouges.
La saison 2021 a connu des précipitations beaucoup plus abondantes que la moyenne annuelle (550 à 600 mm), ce qui a entrainé des attaques plus importantes de maladies cryptogamiques comme le mildiou et le botrytis. Cependant les vins obtenus ont été considérés comme normaux, principalement du Chardonnay et du Riesling avec des expressions aromatiques remarquables. Le millésime a été jugé bon pour les vins rouges.